La miliaire tuberculeuse : profil épidémioclinique, biologique, radiologique, thérapeutique et évolutif - 12/01/23

La miliaire tuberculeuse (MT) est une forme aiguë de la maladie, potentiellement grave et mettant en jeu le pronostic vital. Sa prévalence est augmentée dans les pays endémiques. Elle est due à une dissémination lymphohématogène du Mycobactérium tuberculosis dans l’organisme. À travers cette étude, nous essayons d’appréhender les particularités de cette forme de tuberculose, évaluer le profil épidémioclinique, biologique, radiologique, thérapeutique et évolutif de la maladie.

Il s’agit d’une étude rétrospective à partir de dossiers de patients atteints de MT déclarés, hospitalisés au service de pneumo-phtisiologie de l’Hôpital My Youssef, CHU Avicenne Rabat, entre janvier 2020 et janvier 2022.

Trente-sept patients ont été inclus, d’âge moyen de 40 ans avec un sex-ratio de 0,94, 8 % des patients avaient des antécédents de tuberculose, 10 % avaient la notion de contage tuberculeux et un seul patient avait une tuberculose multirésistante. Le tabagisme actif était noté chez 35 % de cas, les comorbidités associées étaient l’anémie chez 62 %, le diabète chez 8 % des cas, la sérologie HIV était positive chez 5 % des malades, et une patiente avait la notion d’administration d’anti-TNF alpha 15jours avant l’apparition de la MT. Le délai moyen du diagnostic était de 5 semaines. La symptomatologie était dominée par l’altération de l’état général (97 %), la toux (94 % des cas) et la dyspnée (74 %). La radiographie thoracique a objectivé un aspect de miliaire typique dans 97 % des cas, associée à des excavations chez 3 cas (8 %), à un pneumothorax chez 2 cas (5 %), à une pleurésie chez 2 cas (5 %) et à une atteinte péricardique chez 3 malades (Fig. 1). Le diagnostic de MT était confirmé bactériologiquement chez 65 % des cas, cependant dans 35 % des cas le diagnostic était basé sur des arguments de présomption. Le bilan de dissémination a objectivé une atteinte extrarespiratoire chez 17 % des cas, dont 1 malade avait une atteinte méningée (2 %), urinaire (13 %) et hépatique (5 %). Un traitement antibacillaire a été démarré chez tous les patients associés à une corticothérapie orale et une oxygénothérapie chez 48 % des cas. L’évolution était marquée par la survenue d’effets secondaires chez 16 % des malades, dont une toxicité hépatique chez 4 patients et des effets secondaires cutanées chez 2 patients.

La miliaire tuberculeuse est une forme grave aiguë pouvant engager le pronostic vital, c’est une urgence thérapeutique dont le diagnostic bactériologique n’est pas toujours évident, et qui nécessite l’instauration du traitement antibacillaire sans délai devant toute miliaire fébrile, en l’absence d’autre étiologie évidente, son pronostic dépend de la précocité du diagnostic et prise en charge.